4. Remédier aux effets de l’acidification en testant des techniques de végétalisation et d’alcalinisation.
Nous allons voir s’il est possible de remédier localement à l’acidification. La remédiation est vue ici comme une stratégie qui permet de limiter les impacts de l’acidification sur les organismes cultivés. Les stratégies de remédiation les plus évidentes pour la conchyliculture sont la « végétalisation » et « l’alcalinisation ». Des études antérieures ont montré que certains organismes photosynthétiques, tels que les herbiers et les macroalgues, peuvent atténuer les effets nocifs d'un excès de CO2 sur les organismes calcifiants. Par exemple, les macroalgues augmentent le pH et l’Ωaragonite, ce qui, dans des conditions acidifiées futures, peut procurer un refuge temporaire pour les coquillages (Young & Gobler 2018). La co-culture des macroalgues et des bivalves peut ainsi augmenter la durabilité de la conchyliculture.
L’alcalinisation, c’est-à-dire l’ajout de substances alcalines, est considérée comme une solution théoriquement très efficace et peu coûteuse à mettre en œuvre, même si cela n’a jamais été expérimenté et que les technologies de mises en œuvre ne sont pas disponibles (Gattuso et al. 2018). Ces substances peuvent être dérivées de composés naturels d’origine marine, comme des déchets coquillés par exemple, et ainsi contribuer à la valorisation de co-produits de la mer et à la mise en place de circuits de production plus intégrés.
Nous testerons en laboratoire l’effet de macro-algue brunes (fucales) communément retrouvées sur l’estran et de produits alcalins issus de déchets coquillés sur le pH et les Ω de l’eau de mer, et sur la croissance des bivalves à différents niveaux de d’acidité et en considérant le taux de renouvellement de l’eau. Puis nous évaluerons le potentiel de ces stratégies sur le terrain à petite échelle spatiale.